Le cinéma est un loisir, un moyen de s’évader de son quotidien, de se cultiver, de se divertir pendant 90 à 120 minutes en moyenne. Les personnes à mobilité réduite souhaitent, comme tout un chacun, pouvoir y accéder librement. Nous y avions d’ailleurs consacré un dossier complet dans le numéro de Faire Face de mai 2011. Les spectateurs handicapés ne revendiquent pas le tapis rouge mais juste l’accès aux salles obscures. C'est-à-dire de pouvoir se rendre dans le lieu de leur choix (idéalement le plus près de leur domicile), pour y voir le film de leur choix, à la séance de leur choix. Mais ont-elles justement en cette année 2012, la possibilité d’afficher de telles préférences comme peut le faire n’importe que le cinéphile valide ?
Pour répondre à ces questions, l’APF 13, emmenée par sa dynamique directrice Mireille Fouqueau, a organisé le mercredi 27 juin, dernier jour de la Fête du Cinéma, une vaste opération de testing.
Résultats mitigés
Ainsi, dans toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), des binômes anonymes, chacun composé d’un militant APF à mobilité réduite et d’une personne valide, se sont présentés aux guichets de différents cinémas. Avec un objectif simple : acheter des billets et se glisser dans la salle de projection.
Grâce à une mobilisation efficace, 29 cinémas de la région ont pu être testés au cours de la même journée. Pour chacun, une fiche d’accessibilité a été remplie afin de valider ou pas sa conformité vis-à-vis de la loi de 2005. La synthèse des résultats a été rendu publique aujourd’hui et est consultable ici.
Que constate-t-on ? Premièrement que sur les 29 complexes testés, sept ne sont pas accessibles. Ensuite, si l’on affine les données, on se rend compte que sur un total de 137 salles ouvertes au public (tous cinémas confondus donc), 56 ne peuvent accueillir une personne en fauteuil roulant. Soit 41 % du parc (ensemble des salles) qui n’est pas accessible… L’APF 13 remettra un courrier aux exploitants concernés. Et n’hésitera pas à revenir l’année prochaine pour mesurer le chemin parcouru vers l’accessibilité des salles. O. Clot-Faybesse