Françoise, 67 ans, IMC : son livre poilant sur le handicap

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Un fauteuil roulant qui parle et épaule son hôte pour bâtir une société plus inclusive, tel est le synopsis du livre "Assika, le fauteuil magique". Une biographie à la fois drôle et fantastique signée Françoise Degouy, 67 ans, IMC.

 

A travers leurs écrits, certains auteurs rendent hommage à leur compagnon, leurs parents, leurs enfants, leur modèle ou bien d'autres personnalités inspirantes... Françoise Degouy, elle, a choisi de célébrer son fidèle compagnon, celui qui la (sup)porte depuis « un bon paquet » de décennies : son fauteuil roulant. Née avec une infirmité motrice cérébrale (IMC), qui « complique ses plans » pour se déplacer et communiquer, elle doit composer chaque jour avec le manque d'accessibilité d'une « société hostile à la différence ». A  67 ans, elle sort sa biographie intitulée « Assika, le fauteuil magique ». « Il n'est jamais trop tard ! », assure-t-elle.

Un fauteuil roulant magique

« L'idée m'est venue après avoir vu le film 'Intouchables' », explique-t-elle, ravie de constater que l'on peut rire du handicap et l'évoquer avec légèreté et sans pathos. Au fil des 194 pages, le lecteur est plongé dans le quotidien de Françoise, entre péripéties cocasses, coups de gueule et rêves d'inclusion... Son fauteuil n'est jamais bien loin. Pourquoi « Assika » ? « 'Assi' parce que je passe une bonne partie de ma vie en position assise, et pour 'ka', je me plais à dire que c'est un suffixe cosmique », répond l'auteure. Envoyé par une étoile sur Terre, il est doté de pouvoirs magiques et peut communiquer avec elle. Mystère... Ensemble, ils tentent, façon Laurel et Hardy, de montrer le handicap sous un autre angle, un brin spirituel, plus « folichon », plus drôle, tout simplement « plus juste »« Les personnes handicapées passent souvent pour des pessimistes, des râleuses, alors que nous avons autant d'humour que les 'valides' », revendique Françoise Degouy.

Un combat pour l'inclusion

Selon elle, les personnes handicapées ont également un pouvoir magique, dont elles se seraient bien privées : l'invisibilité. « En 2020, la prise en compte du handicap n'a pas beaucoup évolué, déplore-t-elle. Les personnes concernées ne sont ni mises en lumière à la télévision, ni au cinéma, ni dans la société... » Véhiculer une image positive du handicap pour faire bouger les mentalités, tel est l'objectif de ce premier opus. « Compte-tenu de mon âge, ce livre est un peu une mission de vie, une trace de mon parcours, qui revient, de manière anecdotique, sur les bonnes initiatives et celles à développer pour améliorer l'inclusion, conclut-elle. Poursuivre ce combat est essentiel. »

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