Du 18 mai au 7 juin, à l’initiative d’APF France handicap, l’Ifop a interrogé les personnes handicapées et leurs proches. Une enquête en ligne et deux objectifs. Les sonder sur leur situation et évaluer leur degré de confiance en Emmanuel Macron et son gouvernement pour l’améliorer. Au vu des résultats, rendus publics vendredi 22 juin lors du 42e congrès de l’association, les indicateurs ont viré au rouge foncé.
Plus de mille congressistes et deux “invités surprise”, la défiance et le mécontentement, au 42eCongrès d’APF France handicap, ce vendredi 22 juin. En révélant quelques résultats du “Baromètre de confiance” réalisé par l’Ifop, à la demande de l’association, son président, Alain Rochon, a ainsi mis en exergue la colère des personnes en situation de handicap et de leurs proches. Dans le viseur : Emmanuel Macron et sa politique handicap.
Hostilité envers le gouvernement
Selon cette enquête, plus de deux personnes sur trois (69 %) interrogées sur la situation économique et sociale actuelle de la France se déclarent d’emblée révoltées.
Dans la foulée, quasiment neuf sur dix (86%) ne font pas confiance à l’exécutif actuel pour que leurs difficultés soient mieux prises en compte.
Le ton est donné. Un an après l’élection d’Emmanuel Macron, les jugements claquent avec sévérité, dans un contexte hostile au gouvernement.
Accessibilité, transports, pauvreté… : tous les domaines concernés
Une défiance qui s’exprime quel que soit le domaine abordé. Accessibilité, accès aux transports, au logement ou encore lutte contre la pauvreté.
Sur le logement (88 % n’ont pas confiance), le vote de la loi Élan, faisant passer de 100 % à 10 % les logements accessibles dans les immeubles neufs, renforce leur opinion défavorable. Les deux tiers considèrent ainsi que cette réforme ne va pas dans le bon sens.
Sur la question de la pauvreté, huit personnes sur dix estiment avoir des difficultés à joindre les deux bouts. Neuf sur dix pensent, de plus, que le gouvernement Macron n’est pas en mesure de fournir des remèdes efficaces.
Pour une proportion équivalente, sa réforme de l’allocation adulte handicapée est insuffisante.
« Il aurait fallu que la priorité du quinquennat donnée au handicap soit une priorité d’action. »
Dans son discours d’interpellation politique, le président d’APF France handicap a égrainé les domaines dans lesquels la situation n’a fait que se dégrader. Emploi, accessibilité, logement, complexité administrative, accès aux soins…
« Il aurait fallu que la priorité du quinquennat donnée au handicap soit une priorité d’action, a t-il dénoncé devant une assemblée où de nombreuses têtes acquiesçaient. Il aurait fallu que nous soyons écoutés et entendus. »
Ressources et compensation en tête de liste
Sur la liste des domaines dans lesquels il faut agir vite, les personnes interrogées, que ce soit dans ce baromètre 2018 ou des sondages précédents, le le podium ne change guère. L’accès au logement, des allocations ou pensions pour sortir de la précarité et le financement des aides humaines et matérielles liées au handicap.
Ces deux dernières priorités sont récurrentes depuis plusieurs années. Les gouvernements passent… et semblent sourds. L’association, elle, reconduira son “baromètre de confiance” tous les ans. Une façon de maintenir la pression.
Source : Faire Face.fr