Espigas, cette start-up sociale et solidaire

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Olivier Perret, gérant de la start-up Espigas, accompagne André, travailleur handicapé de l'Esat,

à l'assemblage de ses chaussures.

Nouvellement créée, la marque Espigas espère que les Marseillais voient en leur produit plus qu'une espadrille mais davantage la nouvelle chaussure tendance, conçue à côté de chez eux, par André, Gisèle et Yassine, tous trois travailleurs handicapés dans un Établissement et service d'aide par le travail (Esat).

Existant depuis 1970, ces établissements médico-sociaux ont pour objectif l'insertion sociale et professionnelle des adultes handicapés. L'Esat du Rouet (12e) accueille 130 personnes en situation de handicap travaillant en blanchisserie industrielle, pour des espaces verts, des entreprises de couture, de cosmétique mais aussi en aéronautique où Eurocopter confie à ce personnel qualifié, la création de 5 000 pièces détachées, fabriquées directement à Marignane pour Airbus. "En tant qu'encadrant, on ne s'interdit pas de stopper des productions si les salariés se mettent trop de pression" assure Yohan Auguin, chef de production de l'Esat marseillais. "Ou que les entreprises partenaires ne fournissent pas suffisamment d'accompagnement auprès de ces travailleurs un peu particuliers". C'est à 16 ou 17 ans que ces jeunes sont intégrés dans ces centres pour y apprendre des métiers alliant tâches manuelles et logique cérébrale, avec un parcours individualisé, dans le but de s'insérer dans la vie active dite ordinaire dès qu'ils sont prêts.

On dit cap au handicap ?

La petite start-up Espigas, tout nouveau créateur de chaussures en toile, faisait fabriquer depuis quatre ans sa production en Argentine et en Chine. Pour coller au mieux à leur philosophie de vie, ses responsables sautent le pas en janvier dernier, prennent contact avec l'Esat du Rouet et investissent 30 000 € dans des machines et outillages. Une option ambitieuse et courageuse qui implique de consacrer depuis près de six mois, au moins deux jours par semaine à l'accompagnement sur place de ces travailleurs handicapés. Pédagogie, patience et souplesse sont de mise pour leur collection Cocorico, un modèle disponible en bleu, blanc et rouge visible dans leur boutique éphémère au 6, rue Breteuil (6e).

"De l'ensemble des opérations de l'assemblage au conditionnement, tout est fait par l'Esat." explique Olivier Perret, cogérant de la marque. Pour André, travailleur handicapé, c'est une aventure qui prend forme. "J'étais à la blanchisserie avant, je travaille pour Espigas depuis un mois, ça demande d'être minutieux et technique, ça me plaît." Sans oublier de préciser non sans fierté "Je suis embauché définitivement depuis hier !"

Depuis le 1er juin, une opération de financement collaboratif a été montée par Bérengère et Olivier Perret, signataires d'Espigas. Via le site Kiss kiss bank bank, les contributeurs peuvent encourager financièrement la start-up dans le lancement d'une nouvelle collection et acquérir une paire d'Espigas pour 50 €, livraison offerte au lieu des 59 € en boutique. Si 200 paires sont vendues, la société s'offrira un avenir pérenne et les travailleurs handicapés un travail stable.

 

Source : La Provence.fr

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