L’agglomération Aix-Marseille Provence a fait avec Mobi Métropole le pari d’un service de transport dédié aux personnes à mobilité réduite. Problème : sa capacité maximale de prise en charge est atteinte et les moyens manquent.
Fonctionnant sur réservation et à la demande tous les jours de 6 à 1 heure du matin, Mobi Métropole est très plébiscité. Voire trop, souligne Armand Benichou, le président de l’association HandiToit, le service « étant victime de son succès. » En effet, avec 150 000 voyages enregistrés en 2017 contre 52 000 en 2011, la prise en charge a triplé en six ans. Ainsi, Mobi Métropole a atteint sa capacité maximale.
Prévoir ses trajets une semaine à l’avance
Au point de connaître depuis l’automne des ratés et défaillances : annulations ou refus. Une situation que dénoncent d’une voix commune vingt associations locales, réunies au sein du collectif Handicap 13 : « Le transport des personnes en situation de handicap n’est plus garanti, les privant ainsi de leur activité professionnelle, de la possibilité de faire leurs courses, de mener leurs activités associatives ou tout autre déplacement privé lié à la vie sociale. »
D’ailleurs, Mireille Fouqueau, la directrice départementale APF des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, déplore le fait « qu’il faut réserver une semaine à l’avance si on veut être sûr d’avoir le service ». Urgence et imprévu interdits.
« Garantir aux personnes en situation de handicap le droit à se déplacer. »
Comment en est-on arrivé là ? En raison d’un élargissement de l’activité de Mobi Métropole vers les établissements médico-sociaux. « Ce qui a créé un appel d’air, note Armand Bénichou, et fait que le service a du mal à fonctionner à la hauteur des besoins. » Pour le collectif Handicap 13, il faut pourtant « garantir le respect du droit à se déplacer des personnes en situation de handicap ».
Du côté de la métropole Aix-Marseille Provence, on reconnaît ce constat et assure que l’accessibilité des transports communs pour les personnes à mobilité réduite (PMR) est une priorité. Avec l’objectif de rendre tous ses réseaux accessibles d’ici à 2020 pour les transports urbains. Puis 2021 pour les cars et 2025 pour le métro. Mais, d’ici là, pourquoi ne pas simplement augmenter le nombre de véhicules en service au sein de Mobi Métropole ?
O. Clot-Faybesse - Faire Face - Publié le 05/03/2018
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