Alors que le film Intouchables explose les records d'audience en France avec 12 millions d’entrées, aux Etats-Unis, la presse américaine juge le film offensant. C'est le magazine Variety, une institution outre-Atlantique qui, sur son site, a lancé la salve, fin septembre, repris ensuite dans les colonnes du New York Times.

Pour Jay Wessberg, le critique de Variety, Intouchables est tout simplement raciste. « Bien qu'ils ne soient pas connus pour leur subtilité, les réalisateurs et scénaristes Eric Toledano et Olivier Nakache n'ont jamais produit un film aussi offensant qu’Intouchables, qui met en avant un racisme digne de l'Oncle Tom qui a, on l'espère, définitivement disparu des écrans américains », commence-t-il ainsi son article. Dans la ligne de mire des attaques de Variety : le personnage de Driss, campé par Omar Sy. « Driss n'est traité que comme le singe d'un spectacle de cirque, avec toutes les associations racistes de ce terme, expliquant au blanc coincé comment s'amuser en remplaçant Vivaldi par "Boogie Wonderland" et lui montrant comment bouger sur le dancefloor », note ainsi le magazine spécialisé, qui applaudit pourtant la performance et le talent d'Omar Sy mais regrette que le rôle soit si stéréotypé. « On est mal à l'aise de voir Omar Sy, un acteur charismatique et joyeux, dans un rôle qui n'est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race », poursuit le magazine, qui a du mal à imaginer comment un remake américain pourra rester fidèle au film français.