Après une tentative de suicide, Priscille Deborah se réveille triple amputée. Une nouvelle vie s'offre à elle... 15 ans plus tard, la première Française bionique raconte sa métamorphose dans son livre "Une vie à inventer", sorti le 21 avril 2021.
Du désespoir absolu à une vie accomplie... Voilà, en une phrase, le résumé du parcours de Priscille Deborah. En 2006, après deux ans de dépression profonde, cette jeune mariée de 31 ans, mère de famille, se jette sous le métro. Elle survit mais n'en ressort pas indemne... Privée de ses jambes et de son bras droit, elle souhaite plus que jamais en finir et exècre ceux qui l'ont sauvée. Après les cris, les hurlements, la révolte, viennent la résilience et l'espoir. L'espoir d'une vie nouvelle, plus exaltante, « riche », colorée. Son handicap, étrangement, la révèle, elle s'adonne à la peinture et suit enfin la voie qu'elle avait secrètement espérée. En 2020, elle devient la « première Française bionique » après avoir bénéficié d'une prothèse de bras commandée par la pensée. Quinze ans après son envie d'en finir, elle raconte sa métamorphose dans son nouveau livre Une vie à inventer(éditions Albin Michel), sorti le 21 avril 2021. Une ode à la vie. Son premier livre, La peine d'être vécue, est paru en 2015 aux éditions Les Arènes. Jamais deux sans trois ?
Une opération exorbitante...
Serrer le poing, plier le coude, tendre le bras... Tous ces gestes n'étaient qu'un lointain souvenir. Aujourd'hui, Priscille Deborah les exécute avec précision et joue avec ce nouveau corps qu'elle a appris à dompter d'abord, puis à aimer. Le fruit d'un travail de deux longues années de rééducation pour apprendre à maîtriser cet outil complexe, précédées d'une opération chirurgicale inédite pour reconnecter les nerfs sectionnés à ses muscles afin qu'ils retrouvent leur fonction motrice initiale. Adieu douleurs fantômes ! Cette prouesse technologique, d'une valeur de 160 000 euros dont 30 000 euros remboursés par l'Assurance maladie, est pour elle un véritable soulagement. Mais elle reste consciente que bien peu peuvent « se l'offrir »...
... dont il faut améliorer la prise en charge
Espérant avoir le « bras long » depuis sa médiatisation, elle interpelle les pouvoirs publics afin d'envisager une meilleure prise en charge, et vite. Un nouveau défi pour cette chalengeuse invétérée ? En attendant, elle engage un nouveau « bras de fer » avec son art. Attraper le pinceau, le faire glisser sur la toile... Ce nouveau « membre » doit trouver ses marques. L'âme conquérante, Priscille promet que ce ne sera pas le dernier. « Je suis en chemin, je suis en mouvement. Je souhaite toujours aller plus loin », écrit l'artiste dans son livre. Vers une nouvelle vie à inventer ?