Paris 2024 vise l'accessibilité des sites olympiques

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Paris 2024, les Jeux les plus inclusifs ? Ils entendent en tout cas "laisser un héritage" en matière d'accessibilité. Pour ce faire, le Cerema publie un guide pour "réussir l'accessibilité des cheminements". L'enjeu ? Essaimer les bonnes pratiques.

 

Paris 2024 veut laisser un « héritage » en impulsant une dynamique inclusive. Après avoir choisi un seul et unique logo pour les Jeux olympiques et paralympiques (article en lien ci-dessous) et mis en lumière les portraits d'athlètes handisport, le Comité d'organisation s'attaque à l'accessibilité. C'est dans ce contexte que la préfecture d'Ile-de-France a missionné le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) pour accélérer l'adaptation des itinéraires piétons autour des gares franciliennes et des équipements sportifs structurants. Première étape : réaliser un état des lieux des cheminements piétonniers entre certaines sites olympiques et les principales stations de transport les desservant, pour, in fine, faire des préconisations visant à assurer une accessibilité universelle d'ici quatre ans.

Pas de difficulté structurelle majeure

Trois sites pilotes ont été sélectionnés « pour la diversité des situations qu'ils permettaient de couvrir » : le Parc des expositions de la Porte de Versailles (Paris), le Stade de France (Saint-Denis) et le vélodrome national (Saint-Quentin-en-Yvelines). Premier constat : « Toutes les collectivités avaient déjà mis en œuvre des travaux d'accessibilité de leurs espaces publics », se félicite le Cerema. Il ne fait donc mention d'aucune difficulté « structurelle » de configuration ou de géométrie des espaces qui nécessiterait des travaux très coûteux (pentes, largeurs de cheminements...).

Un diagnostic par les personnes concernées

Après des entretiens « rassurants » avec les gestionnaires de voirie, un diagnostic de terrain, réalisé avec l'aide de personnes en situation de handicap, a permis de mettre en lumière les difficultés de prise en compte de tous les types de handicap. « Lieux de brassages, de croisement, d'usages multiples, les espaces publics sont nécessairement des lieux de compromis, parfois difficiles à trouver », observe le Cerema. Une contre-allée complexe a notamment donné du fil à retordre à Marcel, malvoyant, s'inquiétant de savoir si des vélos allaient débarquer de part et d'autre. La cohabitation piétons-cycles a été l'un des problèmes majeurs rencontrés sur le terrain. Selon le Cerema, le rééquilibrage de l'affectation de la voirie au profit des modes actifs est encore « timide ». « Indirectement, c'est la question de la lisibilité urbaine qui est abordée ici, c'est-à-dire la facilité avec laquelle un aménagement permet à ses usagers d'en comprendre le fonctionnement et de s'y repérer », précise-t-il.

Essaimer les bonnes pratiques

Face à ces constats, le Cerema publie un guide de 74 pages (en lien ci-dessous) qui contient plusieurs préconisations, d'ordre général tout d'abord, pour « garantir une gouvernance de l'accessibilité » : partager l'information afin de garantir la qualité de l'aménagement, sensibiliser tous les usagers de l'espace public (campagne de communication, course en poussette ou fauteuil roulant, contraventions pédagogiques...), etc. Il formule également des recommandations spécifiques : remettre à niveau les BEV (bandes d'éveil à la vigilance), assurer l'orientation sur les passages piétons, diminuer les conflits avec les cyclistes, garantir un cheminement libre de tout obstacle aux piétons, mettre en place un guidage sonore plus efficace pour les personnes aveugles et malvoyantes, développer des informations complètes et cartographiées sur les accès des équipements sportifs. L'objectif ? Accompagner non seulement les trois collectivités ayant bénéficié de ces diagnostics mais aussi toutes celles engagées dans la mise en accessibilité de leurs espaces publics.

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