Le gouvernement promet plus de solutions innovantes pour l'accueil des enfants handicapés confiés à l'Aide sociale à l'enfance, notamment ceux hébergés dans des hôtels ou des structures non habilitées.
Proposer des solutions innovantes sur la situation des enfants handicapés placés auprès de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) ? Tel était l'objectif de la réunion du 27 janvier 2021 entre Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap et son confrère en charge de l'Enfance et des familles, Adrien Taquet.
Au sein du médico-social
Une mesure nouvelle est annoncée au sein de la stratégie de prévention et de protection de l'enfance. Elle vise à créer ou à étendre des dispositifs d'intervention adaptés pour les enfants disposant d'une orientation, totale ou partielle, au sein d'une structure médico-sociale (ITEP, IME…). « Dès 2020, des équipes pluridisciplinaires, ayant une expérience croisée sur les questions relevant du handicap et de la protection de l'enfance, ont été mises en œuvre sur certains territoires », explique le communiqué commun. Objectif ? Apporter leur expertise, notamment aux structures de la protection de l'enfance, aux familles d'accueil et aux parents. Parmi les 300 000 enfants qui font l'objet d'une mesure de protection, on estime que 25 % sont en situation de handicap, notamment psychique.
Des jeunes accueillis à l'hôtel
Un rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) visait par ailleurs à dresser un état des lieux d'une situation trop longtemps ignorée qu'est l'hébergement des mineurs de l'ASE à l'hôtel ou en structures non autorisées ou habilitées. Il a été rendu public le 25 janvier 2021. 5 % d'entre eux seraient concernés, soit près de 9 000 jeunes. Il y a parmi eux, selon les ministres, des jeunes en situation dites « complexes », du fait de l'absence d'accueil adapté ou d'une prise en charge « éclatée » entre l'ASE et des structures relevant du secteur médico-social notamment. « Pour y remédier, les acteurs s'organisent (…) pour mieux prendre en compte leur dynamique de parcours », par exemple « en assurant la présence de certains professionnels dans leurs lieux de vie (psychologue, psychomotricien) », précise Adrien Taquet.
« Une initiative visant à déployer ces solutions innovantes sur l'ensemble du territoire va être lancée dans les prochains jours », annonce le gouvernement. Des propositions concrètes seront dédiées à « tous les enfants de l'ASE en situation de handicap ». Des « moyens pour y parvenir » sont également promis.