La Bulgarie fermera, d'ici 2027, vingt-huit établissements publics pour personnes en situation de handicap mental et psychique, épinglés dans un rapport accablant du Conseil de l'Europe, a annoncé le parquet le 4 décembre 2020.
"Violence exercée par le personnel, placement à l'isolement, mauvaise hygiène et odeur d'urine, recours à des médicaments non autorisés" : dans un communiqué, la justice confirme les mauvais traitements infligés dans 28 structures psychiatriques pour personnes en situation de handicap mental et psychique, en Bulgarie, dénoncés par l'organisation paneuropéenne basée à Strasbourg.
Patients enchaînés et frappés
Dans son document publié le 2 décembre 2020, le Comité de prévention de la torture (CPT) avait déploré l'absence de progrès dans les pratiques de ces établissements depuis sa dernière mission en 2005, même si un léger mieux a été constaté au niveau des conditions de vie matérielles. Dans certains cas, des patients étaient enchaînés à leur lit et frappés à coups de bâton. "Les aides-soignants se montraient verbalement grossiers" envers les pensionnaires, "les bousculaient ou les giflaient, leur donnaient des coups de poing et de pied", pointe le Conseil de l'Europe.
Maltraitances subsistantes
La Bulgarie avait déjà été épinglée en 2018 par l'Association européenne de psychiatrie (EPA), qui s'était notamment alarmée de l'isolement et du manque d'activités des résidents dans ce type de structures. Le gouvernement a depuis initié une stratégie de réformes en cours d'adoption au Parlement. Ce pays de l'UE avait fermé en 2016, sous la pression d'ONG et de l'Union européenne, le dernier de ses gigantesques centres d'enfants handicapés abandonnés, structures héritées des temps communistes (article en lien ci-dessous). Mais le problème subsiste : plusieurs ONG dénoncent régulièrement de graves maltraitances dans les nouvelles structures, à taille plus humaine mais en manque de personnel qualifié.