L'offre d'ouvrages adaptés aux personnes handicapées a progressé avec la diffusion notamment de livres électroniques mais reste insuffisante, révèle une étude du régulateur du droit d'auteur sur Internet (Hadopi) publiée le 4 décembre 2020.
"Aujourd'hui l'offre disponible de livres en format adapté (...) demeure insuffisante",écrit la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) dans son rapport sur "L'amélioration de l'offre de livres numériques accessibles aux personnes atteintes d'un handicap", publiée le 4 décembre 2020.
Livres audio et en braille
Dans cette offre, on retrouve principalement le livre audio, adapté aussi bien aux non-voyants et malvoyants, soit 1,1 million de personnes en France, qu'aux lecteurs atteints de "troubles spécifiques du langage et de l'apprentissage", dits "troubles dys", qui sont plusieurs millions. Les livres numériques en braille conviennent seulement à une faible partie (15 %) des non-voyants (article en lien ci-dessous) et les livres "en caractères ou en police adaptés" aux lecteurs avec des troubles "dys" (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie).
Peu d'ouvrages universitaires
L'offre commerciale de livres audio est "en développement", avec un catalogue de plus en plus large. Mais certains segments restent très pauvres, constate l'Hadopi. "C'est en particulier le cas pour les ouvrages moins répandus tels que les livres techniques ou académiques (...) La difficulté à trouver les ouvrages scolaires, universitaires ou professionnels peut s'avérer particulièrement pénalisante pour ces publics", déplore-t-elle. De même, alors que le rayon littérature est de plus en plus fourni, celui des documents et des livres d'actualité les plus périssables l'est beaucoup moins.
Mise à disposition des ouvrages
Le handicap offre légalement une exception au droit d'auteur. Celle-ci "permet la mise à disposition des ouvrages aux publics handicapés, via des organismes habilités par le ministère de la Culture. Toutefois, les moyens et ressources dont disposent ces organismes sont souvent limités", constate la Haute Autorité qui recommande de poursuivre les efforts pour imposer au secteur de l'édition des normes informatiques communes dans l'élaboration des livres numériques. Elles doivent permettre la lecture de livres moins demandés par des "voix de synthèse" de plus en plus sophistiquées.