Alors qu'en France le port du masque n'est pas obligatoire pour certaines personnes handicapées, aux Etats-Unis, une famille a été débarquée d'un avion au motif que leur fils de 3 ans, autiste, ne portait pas de masque.
Le 10 août 2020, avec ses deux enfants, Alyssa Sadler prend place à bord d'un avion de la compagnie américaine Southwest Airlines, en direction d'Houston, au Texas, pour rentrer chez elle. Alors qu'il roule sur la piste, paré pour le décollage, son fils de 3 ans, autiste, refuse catégoriquement de garder son masque. En pleine crise, il se met à hurler. Sa maman a beau expliquer à l'équipage que son trouble sensoriel l'empêche de supporter tout contact sur son visage et, malgré un certificat médical, la compagnie n'en démord pas : les masques sont obligatoires à bord pour tout passager de plus de deux ans et le handicap n'appelle aucune dérogation. Le commandant fait alors demi-tour pour débarquer la famille.
Aucune exception
La compagnie a déclaré qu'elle ne tolérait plus aucune exception pour raison médicale depuis le mois de juillet car plusieurs passagers avaient menti sur leur état de santé. Interrogé par CNN, Gary Kelly, son patron, qui affirme pourtant avoir « beaucoup d'empathie », défend sa politique : « L'exception pourrait être quelqu'un qui a le virus ». Cinq millions d'Américains sont atteints par le coronavirus et plus de 167 000 personnes en sont mortes. Southwest Airlines assure que tous ses clients en sont informés avant le départ et durant le processus d'enregistrement. D'autres compagnies aériennes américaines ont adopté une position aussi ferme, allant jusqu'à inscrire sur liste noire les passagers qui ôtent leur masque durant le vol. La famille éconduite a dû se résoudre à faire le voyage en voiture…
Et en France ?
Sur Air France, par exemple, le port du masque chirurgical est obligatoire dès l'arrivée à l'aéroport et à bord de tous les avions. Mais, concernant les enfants, il ne l'est qu'à partir de 11 ans, et seulement « conseillé » entre 3 et 11 ans. Il est, à l'inverse, « déconseillé » pour ceux de moins de 3 ans. Il n'est pas fait mention de dérogation possible en cas de handicap. Gwenn Bardiau a tenté l'expérience en voyageant le 10 août vers La Réunion avec sa fille autiste de 14 ans. « Je n'ai trouvé cette info nulle part alors j'avais pris la précaution de faire un certificat médical mais à aucun moment on ne m'a fait la moindre réflexion», témoigne-t-elle. Rappelons que le gouvernement français a décidé qu'une dérogation est possible, dans les cas où le masque est obligatoire, comme par exemple dans les transports, pour les personnes dont le handicap le rend difficilement supportable. Elles doivent néanmoins se munir d'un certificat médical justifiant de cette impossibilité et sont tenues de prendre toutes les précautions sanitaires possibles.