Projet Résilience : les EA fabriquent 2 millions de masques

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En pleine pénurie de protections pour stopper la propagation du Covid-19, des entreprises d'insertion et adaptées se mobilisent pour fabriquer plusieurs millions de masques en urgence. Un projet solidaire et inclusif nommé Résilience.

Alors que la France s'apprête à affronter le pic de l'épidémie de Covid-19, le manque de protection fait rage. Pour changer la donne, de nombreuses sociétés s'activent pour produire gants, gels hydroalcooliques et tout autre équipement pouvant faire face à cet ennemi invisible. Parmi elles, un groupement d'ampleur nationale composé de PME (petites et moyennes entreprises) du textile, des entreprises d'insertion et des entreprises adaptées (EA), comme APF Entreprises ou Log'ins, se sont engagés à fabriquer deux millions de masques à compter du 30 mars 2020. Le nom de ce projet ? Résilience. Une démarche solidaire rendue possible grâce à l'importante donation d'une famille d'entrepreneurs.

Production locale et inclusive

L'objectif est de produire à un coût raisonnable et dans les meilleurs délais le plus de masques possible grâce à un processus de production simple et standardisé. « Le projet Résilience souhaite rendre cette mobilisation inclusive en construisant un circuit logistique efficace avec l'aide d'acteurs locaux, engagés et participatifs », expliquent les entreprises mobilisées. La Direction générale de l'armement a testé et confirmé les performances de filtration et respirabilité d'un prototype anti-projection de catégorie 1, appelé « masque individuel à usage des professionnels en contact avec le public ». Ils seront vendus aux services publics (gendarmerie, administration pénitentiaire, travailleurs sociaux, etc.), aux entreprises des secteurs prioritaires (agro-alimentaire, énergie, eau, déchets...) et distribués à des associations d'aide aux plus démunis (Aurore, Emmaüs, Armée du Salut, SAMU social, etc.).

Secteur inclusif : « noyau dur du projet »

La dizaine d'EA d'APF Entreprises devrait, quant à elle, être en capacité de fabriquer, dans un premier temps, 80 000 masques par semaine, avec environ une cinquantaine de collaborateurs en poste sur onze lignes de productions, « destinés aux acteurs médico-sociaux et aux services publics, durement touchés par le manque de protections », explique l'association qui se félicite de « cette contribution du monde du handicap au service de la protection et de la santé des Français ». Par ailleurs, la production de ces masques, lavables jusqu'à 60°, s'ancre dans une démarche durable et fait l'objet d'une réflexion pour une solution de recyclage après utilisation.

Appel à mobilisation et à la solidarité

Ce projet initié par Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'inclusion dans l'emploi et à l'engagement des entreprises, s'inscrit dans le cadre du mouvement « La France, une chance » à travers lequel les sociétés françaises sont invitées à s'engager en faveur de pratiques à « forte valeur ajoutée humaine ». Ce dispositif, soutenu par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, et la secrétaire d'Etat à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, promet de « s'ouvrir rapidement à d'autres acteurs de la filière textile pour consolider et développer la filière dans une logique industrielle de proximité ». Des dizaines d'entreprises de l'économie sociale et solidaire sont aussi appelées à rejoindre le groupement pour augmenter la capacité de production. « Faisons face à cette crise sans précédent et contribuons à révéler un nouveau modèle résolument plus local, durable et inclusif. Non par les seuls mots mais par l'action concrète et coordonnée de chacun de nous », incite Thibaut Guilluy. « En cette période de crise sanitaire, chacun peut apporter sa pierre à l'édifice pour lutter contre le Covid-19 », conclut Agnès Pannier-Runacher.

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