Les bracelets rouges : (enfin) une série qui ose aborder le handicap

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Une série dans un hôpital, avec des parcours croisés de patients… Pas très original pour les fans de Dr House ou Grey’s Anatomy. Sauf que dans la nouvelle série médicale Les Bracelets rouges, diffusée à partir de ce soir sur TF1 à 21h, les héros ne sont pas les médecins, mais les adolescents malades et en situation de handicap.

Il y a Thomas, atteint d’une tumeur au tibia, qui attend avec angoisse l’amputation de sa jambe. Clément, son copain de chambre, dont le cancer a déjà entraîné l’amputation d’un membre inférieur. Roxanne, une jeune fille anorexique, et Côme, le jeune narrateur, dans le coma depuis huit mois…

Atteints de cancers ou hospitalisés pour des accidents ou des maladies psychiques comme les troubles alimentaires, ils continuent de se battre pour vivre normalement. Malgré les soins, comme tous les autres jeunes de leur âge. Pour s’entraider, ils ont formé une sorte de club avec comme symbole de ralliement un bracelet rouge que chacun porte avant chaque opération.

Inspirée d’une histoire vraie

Inspirée de la série catalane Polseres vermelles, cette mini-série (six épisodes) est tirée de l’histoire vraie d’Albert Espinosa, son créateur. Il l’a racontée dans un livre à succès Le monde soleil. Hospitalisé très jeune pour trois cancers, ce quadragénaire a perdu une jambe, un poumon et une partie du foie. Gros carton en Espagne, la série a été adaptée aux États-Unis, en Italie, en Allemagne, au Chili et au Pérou avec des succès d’audiences mitigés.

Si Albert Espinosa n’a pas participé au scénario de la version française, il a rencontré les jeunes acteurs pour leur faire partager ce qu’il a traversé. Son cri du cœur ? « Dans un hôpital, on ne meurt pas de la maladie mais d’ennui. »

Un casting de jeunes comédiens très convaincants

TF1 s’est donc lancé à son tour. Et le résultat évite les clichés du pathos que l’on craignait face à un sujet aussi difficile. Au lieu de prendre en pitié ces gamins, on s’attache vite à eux, on rit et on s’émeut de leur quotidien. Les deux premiers épisodes suffisent à rentrer dans leur univers et donnent envie de découvrir la suite.

Si le casting des adultes est assez convenu (Cristiana Réali, Michaël Youn…), celui des ados (Audran Cattin, Tom Rivoire et Louna Espinosa… pour ne citer qu’eux) se révèle plus que convaincant. Pas facile de faire le grand écart entre émotion, humour et gravité. Ils y parviennent avec beaucoup de justesse.

De plus, que TF1 décide d’adapter cette série constitue un signe positif alors que le handicap demeure quasiment invisible à la télévision. Selon le baromètre annuel du CSA, moins d’1 % des personnes vues à l’antenne apparaissent en situation de handicap. Même petites gouttes dans un océan, Thomas, Clément et les autres héros des Bracelets rouges, sont les bienvenus.

Claudine Colozzi - Faire Face - 05/02/2018


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