Jean-Christophe Parisot, le premier sous-préfet handicapé, se confie dans un livre

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prefet_handicap.jpgJean-Christophe Parisot est un pionner. Premier étudiant tétraplégique diplômé de Sciences-Po ; fondateur du premier parti politique ayant pour but de promouvoir les droits des personnes en situation d'handicap ; premier sous-préfet en fauteuil roulant… : ce myopathe de 44 ans conte son destin hors-normes dans Préfet des autres. Avec un peu trop d’emphase, parfois : « grâce à la fougue que nous partagions, nous entrâmes dans la légende démocratique », écrit-il ainsi à propos du collectif des démocrates handicapés !

 

Blessures d'enfant

Ce petits-fils de résistant, catholique fervent – il a été ordonné diacre à 35 ans, père de quatre enfants, reste un peu trop elliptique sur les conditions de son ascension professionnelle qui l’a mené des bancs de Sciences-Po au poste de sous-préfet chargé de mission à la cohésion sociale et à l’égalité des chances pour le Languedoc Roussilon, en passant par le cabinet du maire d’Amiens, Gilles de Robien, dont il était la plume, puis le ministère de l’Education nationale en tant que délégué chargé du handicap, avant d’être nommé sous-préfet du Lot.

 

Jean-Christophe Parisot revient par contre longuement sur ses blessures d’enfant : la difficile transition entre la vie d’avant – « les baignades à la mer, les jeux avec les amis » et celle d’après – « l’observation des moineaux derrière les carreaux, le sentiment d ‘être parfaitement inutile » ; « l’enfer de la maltraitance » durant ses hospitalisations ; l’humiliation de se voir refuser l’entrée au cinéma, etc. Il en a gardé « une assurance-humilité pour rester à l’écoute des autres ».

 

Opposant à l'euthanasie

Jean-Christophe Parisot explique, très concrètement, les contraintes liées à son handicap : le pli d’un vêtement qui se transforme en lame de rasoir, la "cérémonie" de préparation pour la nuit, les douleurs, etc. Il sait également trouver les mots justes pour évoquer la « fragilité de [son] être qui [lui] a donné un autre regard sur la vie » et la dépendance à l’égard des autres qui « n’est pas en soit une tare mais une dimension essentielle de la vie ».

 

 

Son expérience forge les convictions qu’il martèle dans ses pages. Notamment celle que les personnes handicapées doivent se voir reconnaître le droit d’organiser leur vie et leurs soins. Mais aussi le refus, conforté par sa foi catholique, de l’euthanasie et de « son produit dérivé, l’eugénisme, qui vise à trier ceux qui seraient dignes ou indignes de vivre ». Un livre qui alimente le débat.

 

Préfet des autres – Editions Desclée de Brower – 15 €.

 

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