Un revenu social pour tous (04/04/2012)

pours.jpgUn revenu pour exister : le collectif Pour un revenu social (Pours) a organisé, samedi 31 mars, un colloque pour « penser les conditions de mise en œuvre et anticiper les conséquences d’un revenu inconditionnel ». Un projet encore plus ambitieux que le revenu d'existence pour les personnes que leur maladie ou leur handicap empêcherait de travailler, dont les associations de personnes handicapées revendiquent la création. Trois questions à Simon Cottin-Marx, un des membres de Pours.


Faire Face Qu’est-ce que le revenu social ?


Simon Cottin-Marx
 : Le revenu social serait une prestation monétaire versée tous les mois à chaque citoyen à titre individuel et tout au long de sa vie, sans aucune condition de ressources ni contrepartie. Il constitue un socle de revenus inaliénable visant à garantir à tous un niveau de vie suffisant pour accéder aux biens et services essentiels. En instaurant une couverture sociale universelle, ce revenu inconditionnel apporterait une réponse aux limites actuelles des politiques sociales de lutte contre le chômage et la pauvreté. Cette mesure serait financée en redéployant l’argent des prestations sociales (allocations familiales, RSA, etc.) et en augmentant l’imposition sur l’ensemble des revenus (hors revenu social). Revenus qui seraient par ailleurs plafonnés à un montant maximum.

 

FF : Quelles sont les prochaines échéances ?

S. C-M. : Un collectif de militants européens va lancer d’ici quelques mois une pétition demandant la création d’un revenu inconditionnel. Le but est de la faire signer par un million de citoyens issus d’au moins un quart des Etats membres pour que cette initiative citoyenne européenne soit étudiée par la Commission européenne, comme le prévoit le traité de Lisbonne. A charge pour cette dernière de décider de présenter une proposition législative ou pas. Par ailleurs, le collectif Pours souhaite lancer une expérimentation du revenu social en France, à l’échelle d’une collectivité locale. Plusieurs municipalités en Ile-de-France sont intéressées, mais nous devons trouver des financements complémentaires.

 

 

FF : De telles expérimentations ont-elles déjà eu lieu ?

S. C-M. : Les expérimentations passées avaient montré que l’instauration d’un revenu social permettait de développer les initiatives. Les gens n'arrêtaient pas de travailler pour n'être que des "profiteurs du système". Au contraire, ils réduisaient leur temps de travail et se lançaient dans des activités extra-professionnelles, collectives et/ou personnelles, souvent plus épanouissantes. C’est aussi une manière de partager le travail avec ceux qui en ont besoin.

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