Au foyer Monséjour, un retour à une vie presque normale, entre précautions et vigilance (12/06/2020)

Les résidents peuvent se rendre visite, dans leurs chambres ou appartements. Sous réserve de respecter les gestes barrières et de ne pas être plus de deux.

 

Depuis le début du déconfinement, le 11 mai, les résidents du foyer APF France handicap Monséjour à Bordeaux ont à nouveau le droit de circuler librement, dans et hors de l’établissement. Mais la plupart restent sur leurs gardes. Quatrième épisode d’un récit commencé fin mars sur faire-face.fr.

« Je suis prudente. » Cécile Graouer n’a pas encore repris toutes ses habitudes d’avant la crise sanitaire, au foyer d’accueil médicalisé (Fam) APF France handicap Monséjour à Bordeaux. Elle qui sortait souvent en ville, avec son fauteuil roulant électrique, n’a pas encore quitté l’enceinte de l’établissement depuis le déconfinement, le 11 mai.

« Mon médecin m’a bien dit que j’étais à risque. » De plus, les règles en vigueur ne l’encouragent guère à pointer ses roues dehors. « J’ai besoin d’aide pour mettre mon masque. Cela me fait donc peur de sortir seule. »

« Le confinement m’a fait perdre en autonomie »

Elle n’est même pas encore retournée chez ses parents. Avant, elle y allait pourtant un week-end sur deux. « Le confinement, à cause du manque de séances de kiné, m’a fait perdre en autonomie, constate-t-elle. Je ne peux plus faire mes transferts. Il me faut un lève-personne pour passer du fauteuil au lit. Il n’y en a pas dans la maison familiale. » Elle s’est donc seulement autorisé un déjeuner chez eux ce dimanche 7 juin. Une première.

Isolement en chambre jusqu’au 11 mai

Seuls les repas en petit groupe étaient et restent autorisés.

Ainsi va le déconfinement au foyer Monséjour. Au gré de la volonté et des capacités, des résidents. Avant le 11 mai, le confinement en chambre était la norme, comme faire-face.fr l’avait raconté dans un précédent épisode.

Avec quelques soupapes comme des repas en tout petit groupe, sur la terrasse, à la demande ; des balades accompagnées dans la propriété ; ou bien encore quelques animations de plein air en effectifs réduits.

Pédagogie auprès des résidents

« Depuis le 11 mai, les résidents ont le droit de circuler librement dans l’établissement, de sortir en ville ou de rentrer en week-end dans les familles, explique André Léger, le directeur du Fam  Mais ils en usent raisonnablement. » 

Pour accompagner le déconfinement, les salariés sont allés expliquer à chacun des 53 résidents les nouvelles règles en vigueur. « Ils leur ont présenté les bénéfices et les risques, pour eux-mêmes, pour les autres résidents et pour les professionnels. »

Ils les ont aussi formés aux gestes barrières. Et notamment au port du masque ou de la visière, « fortement recommandé » mais pas obligatoire. « Nous appliquons les mêmes consignes que celles qui valent pour tous les Français », justifie André Léger.

Pas plus de cinq personnes au réfectoire

Les équipes ont également soumis un questionnaire aux résidents, pour connaître leurs préférences. Sur les sorties, seuls ou accompagnés par exemple, ou bien encore la restauration.

Moins d’un quart étaient favorables à la reprise des repas en grand groupe, au réfectoire, comme avant la crise. « Nous continuons donc à apporter les plateaux en chambre. Et, depuis le début de la semaine, nous servons cinq personnes, volontaires, dans la salle commune. »

Un tour au parc ou en ville

Des animations rassemblent de petits groupes de résidents.

Les soins ont repris leur rythme habituel, ou presque. Les ateliers en petits groupes aussi, à quelques exceptions près. Quelques résidents vont faire un tour en ville ou au parc voisin. D’autres ont participé à des animations organisées par la délégation APF France handicap de Gironde.

Le protocole reste strict

Par ailleurs, les visites des familles sont autorisées, depuis fin avril. Y compris en chambre, depuis mi-mai. Mais le protocole reste strict : réservation obligatoire, blouse, masque…

Et les colis arrivant de l’extérieur continuent à être désinfectés avant de pénétrer dans l’établissement. Tout comme les fauteuils des résidents partis se promener. Cécile Graouer n’est pas la seule à être prudente.

14:00 | Commentaires (0) |  Facebook |  Imprimer