2020 : covid, une année sans salon du handicap ? (06/05/2020)
Annulations, dates repoussées... Les salons du handicap subissent de plein fouet cette crise sanitaire sans précédent. Au-delà de l'impact économique pour le secteur, ce sont les usagers qui sont laissés à l'abandon. Des raisons de s'alarmer ?
Traditionnellement, les foires et salons sont l'occasion de rassembler le public et les acteurs économiques d'un secteur d'activité. Celui du handicap n'échappe pas à la règle même si certaines spécificités méritent d'être notées. Mais, dans ce contexte inédit de crise sanitaire, tous ont été déprogrammés ou repoussés.
Une économie à l'arrêt
L'économie des aides techniques du secteur du handicap repose essentiellement sur de nombreuses PME (petites et moyennes entreprises) qui, à l'instar de leurs semblables partout en France, rencontrent des difficultés de plus en plus prégnantes. Les modes de diffusions et de ventes, hormis celui du digital, passent par l'accueil en magasin, le rendez-vous dans les structures médico-sociales pour des démonstrations, les visites chez les particuliers avec les ergothérapeutes et les salons. Or les quatre sont à l'arrêt. Les magasins sont fermés ou en activité réduite, les visites dans les centres interdites ou au compte-gouttes, celles chez les particuliers annulées. Quant aux salons, l'effet est dévastateur car, par définition, un salon est saisonnier, et l'annuler revient à le reporter de plusieurs mois. C'est la décision prise par le groupe Les Echos avec son événement Inclusiv'day qui devait se tenir le 16 juin 2020 et le sera en 2021 (article en lien ci-dessous).
Et pour les salons Autonomic ?
Concernant les salons Autonomic, celui de Paris vient d'être repoussé à une date à déterminer, certainement juin 2022, compte tenu de l'alternance avec le salon Handica de Lyon (juin 2021). C'est la conséquence du Covid-19, de l'arrêt de nombreuses entreprises et du souhait de l'Union des fabricants des aides techniques (UFAT) d'annuler la participation de ses adhérents. La décision semble sage. Pour la société organisatrice, Adès, c'est un coup dur. Même si cette entreprise ne publie aucun bilan, de source autorisée, son dernier chiffre d'affaires connu, en 2018, s'élève à 2 220 096 d'euros, ce qui la classe aussi parmi les PME. Heureusement, Adès a toujours eu des marges positives malgré sa discrétion sur ses performances. Gageons qu'elle saura rebondir même si le rachat d'un tiers des parts en 2019 détenues par l'actionnaire fondateur, l'association Actif-Handitec (anciennement Handitec), pourrait fragiliser son actionnariat.
Des usagers pénalisés
Mais les principales conséquences sont envers celles et ceux qui sont en phase de changement ou de renouvellement de leurs aides techniques. Ces clients sont privés d'espace pour tester et comparer ce matériel qui contribue à une meilleure autonomie. Le secteur est ébranlé par l'effet domino ; les fabricants ne livrent plus, les prestataires ont un genou à terre, les salons baissent le rideau mais, en bout de chaîne, ce sont les personnes handicapées qui voient leur vie quotidienne un peu plus altérée. Une autre conséquence du Covid 19 dont on parle bien peu !
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