A Bordeaux, le foyer Monséjour s’organise pour un confinement jusqu’au 30 mai (27/04/2020)
Cécile Graouer : « Pour nous, le déconfinement attendra. De nombreux résidents du foyer sont fragiles. Mieux vaut donc éviter les risques de contamination. »
Les résidents du foyer APF France handicap Monséjour à Bordeaux, se protègent de la contamination en restant dans leur chambre, depuis le 1er avril. Et le confinement devrait durer jusqu’au 30 mai. Mais les règles s’adoucissent progressivement. 3e épisode d’un récit commencé fin mars sur faire-face.fr.
Assouplir sans baisser la garde. Voilà le difficile exercice auquel se livre le foyer d’accueil médicalisé (Fam) APF France handicap Monséjour de Bordeaux, où aucun cas de Covid-19 n’a été signalé depuis le début de la crise sanitaire. Le confinement en chambre, mis en œuvre le 1er avril, s’adoucit peu à peu.
C’est là que les repas continuent à être servis. Quand il fait beau, les résidents les prennent sur leur balcon ou leur terrasse. Mais, à la demande, ils peuvent aussi déjeuner à deux ou trois dans le réfectoire. Ou se balader, individuellement et toujours accompagnés d’un soignant, dans l’enceinte de l’établissement. Un jour sur deux pour permettre à tout le monde d’en profiter.
Un bar ambulant de chambre en chambre
Les séances de kiné ont repris. Et l’équipe d’animation a organisé quelques jeux de plein air permettant le respect des règles de sécurité. Comme des parties de quilles Mölkky ou de boccia, en petit groupe de quatre à cinq résidents.
De quoi compléter la palette des activités proposées, en chambre – jeux de société, bar ambulant… – ou depuis le couloir de chaque étage, toutes portes ouvertes – séances de relaxation.
Les résidents peuvent également participer aux ateliers, téléphoniques ou skype, organisés par la délégation APF France handicap de Gironde : sport, philosophie, écologie, lecture, apéro…
Un droit de visite pour les familles
De plus, depuis le 23 avril, les familles sont autorisées à leur rendre visite. Seulement sur rendez-vous. Avec un protocole strict. Le nombre de visiteurs, uniquement des majeurs, est limité à deux. Ils doivent déclarer sur l’honneur ne pas avoir ressenti de symptômes durant les quinze jours précédents. Et que leur température est inférieure à 38°. À leur arrivée, le foyer leur fournit gel et masque.
De chaque côté de la table pour garder ses distances
Dans la salle dédiée aux rencontres, une barrière de tables impose le respect de la distance d’un mètre minimum. Enfin, les visiteurs ne sont pas autorisés à remettre de paquets directement aux résidents. La procédure mise en place fin mars impose en effet que tous les colis venant de l’extérieur soient systématiquement désinfectés par le personnel avant.
« C’est strict mais c’est pour nous protéger. Et l’essentiel, c’est de pouvoir revoir sa famille. Ça change tout », apprécie Cécile Graouer. Cette résidente rentre habituellement toutes les deux semaines chez ses parents. Elle attend donc avec impatience leur visite, prévue ce lundi 27 avril.
Une relation plus proche avec les salariés
Depuis la mise en place du confinement en chambre, elle n’a plus de contacts qu’avec le personnel de l’établissement. Sauf exception, comme ce déjeuner partagé avec deux autres résidents il y a une semaine.
« Le seul point positif de cette histoire, c’est qu’on apprend à mieux connaître les salariés. Ils prennent le temps de discuter avec nous. Les animateurs qui passent nous voir régulièrement, bien sûr. Mais aussi les aides soignants. Surtout qu’il y a moins de roulement qu’avant. »
Les salariés assurent en effet un service quotidien plus long afin de limiter le nombre d’entrées dans l’établissement chaque jour. « À partir du 1er mai, nous allons réduire l’amplitude horaire sans pour autant revenir au planning qui existait avant le confinement, précise André Léger. Les équipes et les cadres sont très impliqués. Je salue leur professionnalisme. »
« Nous ajusterons en fonction des nouvelles consignes. »
Pour le reste, toutes les mesures actuellement en vigueur le resteront après le 11 mai. Et jusqu’au 30 mai. « Nous préconiserons très fortement aux résidents de ne pas sortir de l’enceinte de l’établissement au moins jusqu’à cette date, précise André Léger. Mais comme nous l’avons fait depuis le début de la crise sanitaire, nous ajusterons aussi ces mesures de protection en fonction des nouvelles consignes que nous recevrons. »
Cécile Graouer a bien compris le message. Et l’approuve. « Pour nous, le déconfinement attendra, sourit-elle. De nombreux résidents du foyer sont fragiles. Et mieux vaut donc éviter les risques de contamination. »
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